Découvrez l’interview de Chrystelle TEIKIHOKATOUA, adulte-relais à la commune de ‘Arue.

Peux-tu te présenter brièvement ?

Je m’appelle TAUHIRO épse TEIKIHOKATOUA Chrystelle, j’ai 37 ans résidente de la Commune de Arue.

Peux-tu décrire brièvement ton rôle en tant qu’adulte-relais à ‘Arue ?

J’ai occupé le poste d’Adulte Relais depuis le 15 novembre 2021. Ce métier consiste à intervenir aux plus près de la population pour leurs apporter l’information dont ils ne disposent pas. Il s’agit d’être un lien entre la population et les institutions, de jouer un rôle de médiateur social, d’intervenir lors des conflits, d’élaborer des propositions de projet en lien avec les constats relevé dans les quartiers prioritaires. Il est médiateur social et peut intervenir dans différentes missions sur le champ scolaire, le lien social et la santé publique.

Pourquoi ce métier ?

J’ai choisi de faire ce métier car étant résidante d’un quartier prioritaire et avoir vécu plusieurs problématique lié à la violence au sein du foyer, un parcours scolaire difficile et d’absentéisme, la séparation des parents ou autres encore. Ses parcours en fait qu’à l’intérieur de moi j’avais ce besoin de venir en aide aux personnes et de pouvoir leur apporter un soutien. Aussi depuis l’occupation de ce poste, les habitants me félicitent énormément et cela les poussent à vouloir réussir comme moi. J’aime pouvoir aider les autres.

Quelles sont les principales difficultés que tu rencontres dans l’exécution de tes missions ?

Mes premières difficultés étaient le manque de formation face aux conflits, comment adopter les différentes méthodes de postures de médiateur.

Comment améliores-tu les relations entre les habitants des quartiers prioritaires et les services publics ?

Depuis le démarrage de mon projet Fare Ora, j’invite les institutions, les associations, les organismes privées à participer à une matinée d’information et de sensibilisation qui facilite l’échange avec la société.
J’apporte l’information et je les accompagne vers les organismes, les associations concernées.

Peux-tu partager une expérience récente où tu as réussi à résoudre un conflit ou un problème majeur dans un des quartiers prioritaires de ‘Arue ?

Après avoir enrichie mes connaissances, j’ai pu aider plusieurs familles dans leurs démarches de demande d’aide au niveau Aidant Feti’i, obtenir des bons alimentaires etc…
Un jour, un administré inquiet et perdu n’avait plus de quoi manger. Je l’ai rassuré, écouté et récolté toutes les informations dont les organismes ont besoins. Je lui ai donc orienté et accompagné vers la DSFE pour une demande en aide alimentaire et hygiène. Aussi, j’ai pu monter son dossier avec le service de l’action sociale que j’occupe une demande urgente en accès à l’épicerie solidaire croix rouge qui soutient les familles nécessiteux.

Quelles sont tes stratégies pour rester accessible et engagé avec les habitants de ‘Arue ?

Pour être accessible continuellement, il faut être le plus souvent sur le terrain, les rendre visites, les écouter, les soutenir par des actions de projet en lien avec les besoins de la population.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite devenir un adulte-relais ?

Mes conseils sont les suivantes : aimer le contact humain, aimer le métier d’adulte relais car c’est un métier qui demande beaucoup de patience, de dévouement, de disponibilité et surtout de mettre du plaisir dans le travail. Etant une habitante d’un quartier prioritaire est de donner un exemple face à sa réussite pour pousser les autres à vouloir atteindre ses objectifs. Le positive attire le positive.

Comment vois-tu l’avenir de ton rôle et de tes missions à ‘Arue ?

Le résultat est là car chaque jour, je gagne la confiance de la population et sa reconnaissance pour chaque temps que tu accordes auprès d’eux

Comment te prépares-tu avant une mission de médiation sociale ?

Avant une médiation sociale, je me renseigne et rassemble tous les éléments nécessaires pour répondre à leur questionnement. Si je n’ai pas la réponse je prends les coordonnées et je reviens vers eux dès que possible.

Quel a été ton plus grand accomplissement en tant qu’adulte-relais jusqu’à présent ?

Ma plus grande réussite est vraiment le projet Fare Ora que j’ai reconduit cette année car elle apporte un plateau technique avec un programme ciblé sur le Bien-être de chacun. Quel soit aidant, une personne vulnérable, une personne isolée, une personne sans assistance et une personne recherchant à prendre soin de sa santé cette action est là. Elle vient accompagner, soutenir, former, informer, sensibiliser sur l’importance de bouger, d’exercer une activité sportive et de relaxation, d’être en relation avec d’autre personne, reprendre confiance en soi. Dès que s’affiche un sourire sur leur visage ma mission est déjà réussie.

Comment gères-tu les situations où tu dois faire face à des réactions négatives ou à de la résistance de la part de la communauté ou des services publics ?

J’ouvre la discussion par mon écoute envers les administrés. Dès que la colère est retombée je commence à discuter sans prendre parti et de proposer un arrangement. Si cela dépasse mes compétences je fais appels à la police municipale qui intervient. Par la suite, je retourne les rendre visite pour voir si cela s’est arrangé ou pas.

Qu’est-ce qui te motive à continuer ton travail malgré les défis que tu peux rencontrer ?

Ma motivation est mon envie d’aider les autres car depuis mon enfance, j’ai rencontré des difficultés sur la violence, la séparation des parents et d’être une enfant maltraité. Après avoir vécu cela, je comprends la frustration que cela impact. Il faut avoir vécu pour comprendre et pour mieux aide

Quel rôle joue l’écoute dans ton travail de médiation sociale ?

L’Ecoute est l’un des atouts à valoriser. Elle est la clé pour mieux comprendre et mieux agir face aux situations.

Quelles sont les compétences que tu as acquises depuis que tu as commencé à travailler en tant qu’adulte-relais qui t’aident le plus dans ton travail ?

J’ai acquis plusieurs compétences tel que :
L’analyse des dossiers et des problématiques par degré de difficulté, la méthodologie des situations des administrés, j’ai plus d’assurance et moins peur de l’échec car les erreurs fait grandir, développer l’écoute empathique et l’expression authentique, avoir agrandi mes connaissances institutionnels

 

Comment gères-tu ton temps et tes ressources pour atteindre tous les habitants qui ont besoin de ton aide ?

J’essaie de m’organiser sur le plan du projet en matinée, en après-midi traitement des demandes et visite à domicile. Voir ce qui est urgent en priorité. Favoriser les échanges entre habitants et leur demander de faire circuler l’information que 6 adultes relais sont présents pour les aider et qu’ils ont la possibilité de les rencontrer au Service de l’Emploi et de la Jeunesse.

 

As-tu des idées innovantes pour améliorer davantage la communication et la collaboration entre les habitants et les services publics ?

Mettre en place une plateforme numérique dans les maisons de quartiers pour les jeunes des quartiers prioritaires sur les formations professionnels, les métiers existants, les stages d’entreprise avec plusieurs blogues des jeunes qui sont à l’armées terres, aires, marines. Les mettre en relation avec directement pour un échange.
Proposer des idées de projet avec appellation «  LE BUS DE L’AVENIR » qui sont immergés (les organismes / entreprise) en quartier prioritaire pour faciliter la communication, l’accès à l’information car plusieurs d’entre eux n’ont de moyen de locomotion, manque de confiance en soi, en peur du regard des gens, n’ose pas. Aussi prendre les demandeurs d’emploi ou jeunes pour faire des visites dans les institutions, organismes privées etc.

Un mot de fin ?

Merci pour cette belle aventure car elle ouvre des portes vers un bel avenir.
Me concernant j’ai passé une épreuve écrite pour un poste d’agent d’Intervention Sociale à la Mairie de Arue. C’est avec joie que je vous partage réussite et j’ai été sélectionné. Avec 18/20 je prends la 1ère place. Mon arrêté est en cours avec la RH.
Merci à vous de nous soutenir avec les formations enrichissante et de belle rencontre. J’ai beaucoup appris car je sors mûri en connaissance.

TE AROHA IA RAHI
Merci et merci TEIKIHOKATOUA Chrystelle