Dans le paisible cadre de la vallée de Tefaaroa, une étonnante renaissance a pris forme. Sous l’égide inspirante de Diane Turina Faana, une fervente promotrice des arts traditionnels, un groupe de dix résidents – neuf femmes et un homme – s’est réuni pour redécouvrir un art presque oublié : la confection du « chapeau moulin ».

Le pandanus, une plante tropicale aux feuilles longues et résistantes, est au cœur de cette aventure. C’est à partir de ses fibres que sont élaborés ces chapeaux. Une paire de mains expérimentées peut transformer cette matière première en un élégant « chapeau moulin » en seulement une journée. Mais pour les novices, le processus est bien plus exigeant.

Cinq jours. C’est le temps qu’il a fallu pour que ces apprentis artisans embrassent pleinement l’essence de cet art. Plus qu’un simple acte de tissage, la confection de ce chapeau requiert une profonde compréhension, une maîtrise méticuleuse et, finalement, l’acquisition d’un automatisme dans le geste. Diane Turina Faana, avec sa patience et son savoir-faire, a veillé à ce que chaque participant intègre chaque étape, chaque nuance, chaque secret du métier.

Mais l’aventure ne s’arrête pas là pour ces passionnés de la vallée. La semaine prochaine, ils se plongeront dans un autre voyage artistique : l’art de teindre des pareu à la main en utilisant des pochoirs. Une technique qui promet de marier la finesse du geste à la vivacité des couleurs.

En redonnant vie à ces traditions, Diane et son équipe ne se contentent pas de préserver un patrimoine. Ils tissent, littéralement et métaphoriquement, des liens entre les générations et célèbrent la beauté des savoir-faire ancestraux. Le « chapeau moulin » de Tefaaroa est plus qu’un simple accessoire ; c’est un symbole de résilience, d’identité et de communauté.

Alors, si vous passez par la vallée de Tefaaroa, n’hésitez pas à chercher ces artisans passionnés. Peut-être repartirez-vous avec un magnifique chapeau moulin sur la tête ou un pareu coloré à la main, témoins vivants de traditions qui refusent de s’éteindre.

Un projet cofinancé par l’Etat, le Pays et les communes membres du Contrat de ville.

Crédits photos : Commune de ‘Arue.